samedi 20 juin 2015

Dans les jours de jadis



Dans les jours de jadis
mon idiote de guitare
me faisait chanter des poèmes farfelus
rêver des romances impossibles
inventer des mots gravés dans l'inutile

comme une muse
cette idiote de guitare
m'accompagnait souvent
dans les interminables voyages
au bout de moi-même

le jour où je l'ai trompée
avec un piano mécanique
nous avons fait ménage à quatre
la guitare, le piano,le jazz et moi

doucement la musique s'est tue
j'ai enfin pu nommer les choses
pour leur donner vie

hier quelque part encore
dans le sombre grenier
cachée sous les toiles d'araignées
je soupçonne mon idiote de guitare
de chanter pour Charlie

Claude Antar
janv.2015

jeudi 24 juillet 2014

Sur la rivière Métaphore







la maladie de vivre
embrume sa lucidité
valdingue comme un cerf-volant
dont on a coupé la corde

devenu poète
il flâne ici et là
habite entre vents et nuages
miaule avec son chat
cocorise avec le coq

frôle les falaises
déroule un grand fleuve
comme un arc-en-ciel entre les planètes

lucide comme un enfant espiègle
ses mots en fleurs glissent sur la rivière Métaphore

parfois il se prend pour une mouette
criant comme le tonnerre
riant comme le soleil

libre
de n’être personne
et de le chanter à tue-tête


                                                                Claude Antar ( juillet 2014 )

lundi 14 juillet 2014

Brume d'aube



Comme nous serons heureux
tu verras
tu liras l'envers du monde
gravé sur une brume d'aube

le temps se rêvera
dans le grand lit bleu ciel
éparpillant nuages et plumes

nous serons si légers
courant entre les nervures de vie
réinventant la lumière

l'alchimie des étoiles
palpitera nos corps
entre nos atomes

nous serons si heureux
tu verras
les oiseaux le diront
à tous les passants

                            juillet 20124

jeudi 26 juin 2014

le peintre fou

                                                                 
                                                                                             tableau virtuel : Claude Antar


qui a peint le ciel
de nuages et de roses soies
afin que le regard de l'homme
ne se perde point dans le vague

qui a peint les feuilles
couleur de novembre
teintées d' ors et d'aurores
pour que l'homme chavire
un peu avant l'hiver

qui a peint les yeux de la femme
d'invitations  de promesses
afin que l'homme
rêve encore au printemps

qui a peint mon âme
bleu-marin de voyage
vert-de-gris de brume
blanc-silence
noir-nuit comme espace
entre les étoiles

qui a peint ce dieu
qui me ressemble
et ne me parle plus 


                                                 Claude Antar mai 2014

dimanche 22 juin 2014

Écrire au bout du silence


écrire le silence
avec des mots brûlés
suivre à tâtons
le désir qui fuit

aveugle
le rêve s'effiloche
à perte de mémoire
l'oeil en images déchirées

je n'arrive pas à suivre
mes pieds racines
le temps d'une boussole

Vieillissures



Vieillissures
vieilles blessures
dans l'usure
de la démesure

regards furtifs
vers un passé antérieur
repère de vieux ancrages
d'autres langages
sur une marée recyclée

                                                Claude Antar 
                                                    juin 2014